• Conclusion

    Nous avons vu qu'au XIXe siècle, Viollet-le-Duc, soutenu par Napoléon III, réinventa de nombreux monuments célèbres, tandis que Ruskin et Boito condamnent plus ou moins fermement cette pratique. Au XXe siècle, la charte de Venise, inspirée de la théorie de Brandi, fixe des règles internationales pour la restauration (il faut pouvoir distinguer la partie restaurée du reste du monument) et exige des interventions actuelles qu'elles soient réversibles. De nouvelles pratiques de restauration se développent, comme le façadisme ou l'adaptation fonctionnelle. 

     

    Une nouvelle polémique apparaît aujourd’hui : des restaurations trop soignées, laissant la pierre trop claire, enlèvent le charme du temps et donnent un aspect presque artificiel à un monument pourtant marqué par les siècles et les hommes. 

    En effet depuis le 20ème  siècle, au-delà de toute théorie sur le sujet,  le patrimoine demeure un marché. Ces œuvres sont un véritable moyen pour rendre une ville, un pays attractif dans le secteur touristique. Toutefois, attirer des touristes et susciter l’engouement pour un bâtiment nécessite de répondre à des attentes esthétiques. Cela risque de conduire à une standardisation des monuments. Les restaurations d’architecture et l’art deviendraient une industrie culturelle.

    L’architecte et historien Jean–François Cabestan, spécialisé dans l’intervention en milieu ancien, déclarait pour le journal Télérama : « Quand je vois le panneau Unesco, Ville d’art et d’histoire ou Journée de patrimoine, je file, car je sais ce que je vais trouver : des impeccables enduits rouge sang de la Cité interdite aux statues dorées de l’opéra Garnier (qui ne l’ont jamais été), il n’y en a que pour les mises en scène les plus clinquantes ! ».

    "A trop récurer la patine du temps, c’est l’âme des pierres que l’on finit par chasser."


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