• Introduction

    Les premières mesures visant à protéger le patrimoine remontent à la Révolution française, pour protéger les monuments et objets d'arts du vandalisme : les décrets se multiplient et les musées sont inventés. Au XIXe siècle, le patrimoine prend petit à petit une place importante dans la construction des identités nationales : il transmet des valeurs et permet de former les citoyens à l'idée d'une appartenance commune. La pratique de la restauration des monuments français est alors engagée.

    Le patrimoine est l'ensemble des biens mobiliers et immobiliers hérités du père et de la mère (patrimonium). Par extension, il désigne l'héritage commun d'un groupe, c'est-à-dire l'ensemble des biens ayant une importance artistique et historique. Source d'histoire, il permet de mieux comprendre le passé. 

    Dans un contexte patrimonial, restaurer n'est pas un  acte neutre. Il s'agit de la concrétisation matérielle d'un projet intellectuel, visant à retrouver l'authenticité altérée du monument. Au XIXe siècle, certains architectes, comme Eugène Viollet-le-Duc, réinventent les oeuvres qu'ils restaurent, c'est-à-dire qu'ils les inventent de nouveau, ou leur donnent une nouvelle dimension. L'authenticité réelle du monument n'est alors pas retrouvée, ce qui a suscité et ce qui suscite encore de nombreux débats : la restauration du patrimoine peut-elle passer par sa réinvention ? 

    Nous étudierons dans un premier temps les théories de trois architectes du XIXe siècle : Viollet-le-Duc, en faveur de la réinvention, ainsi que John Ruskin, théoricien fermement opposé à la restauration, et Camillo Boito, qui choisit une position médiane ; puis nous verrons comment la restauration du patrimoine est envisagée au XXe siècle et nous aborderons la mise en place de règles internationales. 


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